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Amélioration continue : méthode incrémentale ou globale ?

Rédigé par Jonathan Bengio | 01/09/20 06:46

Si le marketing digital s’avère un levier puissant pour la progression des entreprises tant en termes de qualité de services que de rentabilité, il n’est pas toujours simple pour celles-ci de trouver ses marques. S'il est bien acté que de procéder en amélioration continue reste la stratégie la plus efficace, il n'est pas toujours facile de trouver son rythme. Entre ceux qui souhaitent se doter de l’outil le plus puissant dès le début et ceux qui préfèrent avancer petit à petit, quelle est la meilleure stratégie ?

Vous imaginez bien que cet article ne vous donnera pas de recette miracle transposable à toutes les entreprises, mais nous tenterons de distinguer le vrai du faux et vous donner les outils pour construire votre propre stratégie !

 

Baby steps : un levier de poids

Le principe des baby steps est de planifier des actions, à très court terme, et dont la complexité et la demande d’effort est limitée. Tout le monde connaît l’expression “doucement mais sûrement”, et c’est le premier avantage de la démarche :

  • Passer à l’action rapidement
  • Tester de nouvelles stratégies avec des risques très limités
  • S’affranchir de la peur de prendre de mauvaises décisions
  • Bénéficier d’une spirale positive d’achèvement tâche après tâche

Mais si les baby steps sont un levier de croissance, la progression s’avère limitée de par l’aspect réduit des actions à mener. L’objectif sera alors d’avoir une vision sur le long terme et de ne jamais arrêter la progression. 

En un mot “faire peu” mais “faire bien”, et le faire indéfiniment.

 

Giant steps : progression forte

A l’inverse des baby steps, les giant steps imposent un planning à plus long terme mais dans le cadre d’une stratégie beaucoup plus large et avec des objectifs plus ambitieux.

L’avantage principal d’une telle démarche est qu’elle force à identifier une vision à long terme et une stratégie pour y arriver.

D’autres avantages sont à prendre en compte :

  • Une vision à long terme permet de viser juste dès le départ
  • Mieux répartir les responsabilités selon les compétences
  • Miser sur le collaboratif
  • Anticiper et coordonner de manière performante

Mais, revers de la médaille, avant le passage à l’acte, on identifie une tendance à la procrastination, au perfectionnisme qui conduit à l’immobilisme. 

De plus une fois lancé, il est important de vérifier la cohérence du projet au fur et à mesure sous peine d’aboutir à un objectif qui n’est plus aussi pertinent qu’au départ.

 

Amélioration continue

Vous vous posez donc à juste titre la question suivante : 

Comment concilier “Qui veut aller loin ménage sa monture” et “Le mieux est l’ennemi du bien” ?

Pas de surprise, la voie du milieu, le compromis, reste la seule issue équilibrée.

Oui ! Vous devez démarrer dès que possible avec des baby steps pour vous affranchir du piège de l’immobilisme par la sur-réflexion. Mais vous devez également dessiner une stratégie à long terme. Cela fait écho aux principes d’amélioration continue qui permettent d’avancer pas à pas vers une progression constante. 

Le Chartered Quality Institute définit avec justesse l'amélioration continue comme un changement graduel et perpétuel. L'objectif peut être résumé en une phrase simple : "Faire mieux, toujours mieux". 

Vous connaissez certainement la méthodologie PDCA (pour Plan, Do, Check, Act), également appelée en français “Roue de Deming”. Pour rappel, la "Roue de Deming" ou méthode PDCA "sert à transformer une idée en action, et l'action en connaissance1". Deming, considéré par beaucoup comme le fondateur du contrôle-qualité moderne, préférait quant à lui parler du cycle de Shewhart, à qui l'on doit la paternité de la méthode PDCA, mais l'histoire en a décidé autrement. 

Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous suggérons l'article Wikipedia et ses multiples références. 

L’idée principale vient répondre à notre problématique : passer de l’idée à l’action rapidement. Si l’on considère une stratégie itérative faite de cycle PDCA, nous retrouvons bien une logique d’amélioration continue vers un objectif long terme, le tout structuré autour d’itérations simples de type “Baby steps”. L’intérêt de cette méthodologie itérative est qu’elle assure un risque minimum ainsi qu’un effet cliquet qui vous empêche de perdre les effets de votre progression passée.

Je vous l’accorde, cela peut paraître très abstrait, en particulier si vous en êtes en phase de démarrage. Pour concrétiser votre projet d’amélioration continue vous devrez vous interroger sur un certain nombre de points, dont la structuration d’un plan d’action pour aboutir à un objectif long terme, ainsi que des étapes de suivi et feedback pour vérifier l’alignement entre votre vision et vos actions.

Vous l’avez compris, l’amélioration continue propose la mise en oeuvre d’un cercle vertueux de progression. Pour le mettre en place, il vous faudra prendre le sujet à bras le corps et rester discipliné dans votre approche. 

 

Adapter son amélioration continue

Comme souvent, dans votre cheminement vers plus de performances, de nombreux outils et méthodes vous permettront d’aboutir mieux et plus rapidement à vos objectifs mais votre plus grand allié sera votre capacité à mener une réflexion à des niveaux d’abstraction différents et à toujours garder un œil dans le rétroviseur.

Pour mener à bien la mise en oeuvre d’un système d’amélioration continue, vous serez également confronté à des problématiques d’accompagnement au changement, de formations de vos collaborateurs et de conception d’une stratégie adaptée.

Besoin d’assistance sur ces thématiques ? N’hésitez pas, contactez-nous !

Gerald J. Langley, Ronald Moen, Kevin M. Nolan, Thomas W. Nolan, Clifford L. Norman, Lloyd P. Provost, The Improvement Guide: A Practical Approach to Enhancing Organizational Performance, JOSSEY-BASS, 2009, 490 p. (ISBN 978-0-470-19241-2)p. 97